Comme chaque année, le Parlement adopte le projet de loi de finances qui fixe les masses budgétaires allouées pour chaque action de l’État. Cette année, le budget initialement présenté pour l’enseignement supérieur et la recherche était en hausse de 14 millions d’euros, en cohérence avec l’augmentation fragile des crédits ces 2 dernières années.
Lors du passage du texte à l’Assemblée Nationale le 18 Novembre, le Gouvernement a déposé au dernier moment une série d’amendements visant à amputer de 136 millions d’euros le budget de l’ESR, avec pour seule justification que ce budget pouvait être économisé en rationalisant le fonctionnement des universités, sans davantage préciser les pistes d’économies. Cet amendement a bien évidemment été adopté.
Cet amendement a mis le feu aux poudres. En effet, la situation des universités était déjà très tendue sur plusieurs points (augmentation automatique de la masse salariale, dotation de l’État fragile, non-compensation des inscriptions des boursiers, etc.), ce qui a poussé différentes organisations à monter au créneau.
En effet, avec un budget amputé de 136 millions d’euros (ce qui est historique), dont 70 millions directement sur les crédits de fonctionnement et d’investissement liés à la formation, comment tenir les promesses de démocratisation de l’enseignement supérieur tenue par le Gouvernement ?
Une diminution sans précédent et incompréhensible”. La CPU (Conférence des présidents d’université) monte encore au créneau sur le budget des universités. Elle dénonce, dans une motion adoptée le 20 novembre 2014, la coupe de 136 millions d’euros infligée aux universités, dans le projet de loi de finances 2015 adopté deux jours plus tôt à l’Assemblée nationale.
Le programme “Formations supérieures et recherche universitaire” est ainsi passé de 12,79 milliards d’euros dans le projet de loi de finances initiale, à 12,72 milliards d’euros après son passage devant les députés.
Le secrétariat d’État tient de son côté à souligner que ces restrictions touchent tous les ministères, sans exception. Et que cela ne remet pas en cause l’évolution positive des moyens de fonctionnement et de masse salariale, puisque 106 millions d’euros ont été dégagés par la fin du chantier de Jussieu et vont être redéployés auprès des universités.
C’est pourquoi les différentes organisations, syndicats, conférences appellent à une journée de mobilisation ce jeudi 11 décembre, partout en France, afin de dénoncer cette situation.